68 LES CHAMPS — Ce sont des Arcs de Triomphe et vous pouvez jouer au cerceau. Des agents de police sont de garde à tous les coins, mais l’amour nous rend invisibles. Nous tournons la tète et le jour se lève immédia tement. — Nous n’attendons que le résultat des courses pour revêtir nos tenues de soirée, héritage de la mère Patrie. Nous sauverons les apparences en bravant les parchemins ciliés des antichambres ducales. Il y aura beaucoup de monde et nous aurons l’occasion de nous faire voir. — Mais vous oubliez que la porte dont il était question va s’ouvrir. Les invités viendront dans votre chambre. Le canapé n’est plus à sa place et la table va tomber. Ecoutez-moi, il s’agit de votre salut. Méfiez-vous des tableaux et des dessins, La lumière que vous absorbez vous rongera les poumons et votre habit sera taché de sang. La maîtresse de maison regardera vos yeux et elle y verra tous vos crimes. Ce sont les paillettes de votre vie qui se sont égarées sous votre paupière. — Je vous jure que je suis innocent. Vous prenez pour ma prunelle le feu de ma cigarette. — Ce plafond vous fait peur et je sais que, si nous n’y prenons pas garde, un vieillard, c’est-à-dire la bibliothèque, me marchera sur le pied. C’est dans ce