90 LES CHAMPS « des courses perpétuelles et des orgies solitaires. « A ma droite j’ài tué un ami qui ne connaissait « que le soleil. Ses rayons nous éclaboussaient dou- « loureusement et j’avais si soif que j’ai bu ses « souffrances. Il riait encore en me confiant son « dernier soupir. Je ne pus m’empêcher de grincer « des dents en lisant dans ses yeux la résignation < passionnée des suicidés. Le vent me serrait la « gorge et je n’ai pu savoir qui me parlait toujours. « Je vous ai reconnu. » Le silence obscur des métaux paissait leurs paroles» Le voyageur dont les mains étaient ornées répondit : « Les trois meilleurs jours de ma vie ont laissé « dans ma poitrine un cœur pâle. Les odieuses « saveurs des pays orientaux dressent des cauche- « mars. Je me souviens d’un homme qui courait « sans voir ses mains. Aujourd’hui je vous revois. » C’est ainsi qu’ils atteignirent les mois en r. Le jour se retire abandonnant à leurs lèvres quelques paroles très pures. A cette époque des autres années tous les corps s’entr’ouvrant sur des voies lactées, ils montaient dans les observatoires. Ils pâlissaient là sur des calculs de distances,de probabilités. Quel ques dictons infaillibles comme celui de la Saint- Médard au besoin leur revenaient en mémoire. Ils découvraient rarement un astre rouge comme un crime lointain ou une étoile de mer. L’entrée de leur âme autrefois ouverte à tous vents