— 11 — dale. Il a été longtemps mortel à coup sûr, aujourd’hui encore il l’est parfois et toujours au moins puni. Mais le scandale est rarement pur : il faut distinguer ses mobiles. Se trompant sur l’instinct qui les portait à ce déni patent de forces redoutées, les hommes qui eurent recours à lui cherchèrent à le jus tifier dans sa fin. Il y eut le scandale politique : pour faire respecter les lois, Brutus fait exécuter ses fils coupables. Pauvre bougre. Il j eut le scandale moral : Jésus et la femme adultère. Ça n’est pas encore ça. Wilde aussi avec ses bagues. Ça n’est pas encore ça. Il y eut le scandale social : Gracchus Babœuf et le bolchevisme. Respectable, mais un peu court. Il y eut le scandale militaire : la guerre de 1914, sans commen taire. Il y eut le scandale commercial : Rochette, Jean Galmot. Il y eut le scandale anarchiste : l’affaire Bonnot (c’est un peu mieux). TOUT CELA NE FAIT QUE DES MANCHETTES DE JOUR NAUX : Mais, jeunes gens, regardez plus loin que le bout de votre nez. Quand assis dans leurs cinémas ou leurs cafés, vous sentez autour de vous le grouillement de vos contemporains ineptes, qu’est-ce sou dain qui fait que vous ricanez et que vous marchez brutalement sur le pied de votre voisin ? Morale, commerce, amour? Et la colère, tu sais bien, la colère qui prend feu sans raison quand il ne fait ni beau ni laid, qui tient son homme tout un jour : il casserait les vitres, il jouerait de la trompette, il enlèverait son pantalon. Amour, politique ou morale ? Ou comme le croit Monsieur Gustave Lanson — ils ont pissé par tout — serait-ce le désir de se faire remarquer ? Un peu simple. IL Y A L’AMOUR DU SCANDALE