53 place blanche cette matinée ne place sur mon chemin que les bibelots de la mort les cloches sonnent des années dans chaque minute des années passent qui ont un éventail de fourmis sur leur tête des années passent qui ont une gueule végétale et des nageoires de génie des années passent qui chassent de petites années la lumière de l’art parle du suicide piquant je ferme les yeux et me trouve sur la place blanche l’eau de la place est agitée des vagues énormes bondissent contre les maisons et arrachent les lèvres que les oiseaux ont disposées aux fenêtres j’ouvre les yeux les crinières blanches s’envolent des rêveurs qui se tiennent par la main comme des aveugles traversent la place le vent caresse les plantes apprivoisées je ferme les yeux il fait nuit subitement dans la nuit je m’éveille les oiseaux chantent il fait jour des montagnes liquides flottent par l’air j’ouvre les yeux et m’endors debout sur la place blanche l’ombelle des étoiles se couvre de lèvres