64 _ les saisons leurs astérisques et leurs pions tu es bien bleu mon printemps tu ne t’es pas mal servi tant pis pour l’été s’il n’y trouve pas son compte les perruques vertes sonnent quelle heure est-il c’est l’été moins le quart les étoiles ouvrent le lacet de leur corsage et dénouent leurs roses lascives les aiguilles des jours montrent juillet voilà de nouveau l’hiver qui arrive trop tard il porte en bandoulière un homme pâle comme la neige qui a succombé à la suite des étés quotidiens de l’hiver trop d’étés rendent même le carré rond tous les lundis il fait hiver l’hiver scie le blanc du noir en deux et laisse attaquer chaque partie séparément par une bonne lame pendant que le maître de céans dort sur ses racines parfumées la panoplie qui surgit du café noir ne le réveille pas ni la neige qui tombe cette année si tôt sur les lutins renfrognés quand les mailles des seins éclatent et les jours fixes ouvrent leurs robinets pour laisser jaillir les flots des feuilles humaines nous sommes redevenus tout petits et suivons les cortèges d'es fourmis en deuil avec une torche dans la main et une souris dans la bouche sous les parapluies de chiffres la nourriture crucifiée a vaguement la forme de l’automne