9° boyants. L’intérêt de ses tableaux, pour nous, est qu’ils procèdent de la cou leur et de l’imagination pure. Giacometti est aussi le premier qui ait essayé de réaliser un objet mobile, ce qu’il fit avec une pendule métamorphosée par l’adjonction de formes et de couleurs. Malgré la guerre, c’était une époque charmante dont nous nous souviendrons comme d’un temps idyllique à la prochaine guerre mondiale, lorsque transformés en beefsteaks allemands nous serons dispersés aux quatre vents, [illustrations 2-8] De plus en plus je m’éloignais de l’esthétique De plus en plus je m’éloignais de l’esthétique. Je voulais trouver un autre ordre, une autre valeur de l’homme dans la nature. Il ne devait plus être la mesure de toute chose, ni tout rapporter à sa mesure mais au contraire toutes choses et l’homme devaient être comme la nature, sans mesure. Je voulais créer de nouvelles apparences, extraire de l’homme de nouvelles formes. Ceci se précisa en 1917 dans mes “objets.” A leur sujet Alexandre Partens écrivit dans l’Almanach Dada: “Ce fut le mérite de Jean Arp, d’avoir découvert à partir d’un certain moment le véritable problème dans le métier même. Ceci lui permettait de le nourrir d’une imagination nouvelle et spirituelle. Il ne s’agissait plus pour lui d’améliorer, de préciser, de spécifier un systhème esthétique. Il voulait la production immédiate et directe comme une pierre se détachant d’un rocher, comme un bourgeon qui éclate, comme un animal qui se reproduit. Il voulait des objets imprégnés de fantaisie et non des pièces de musée, des objets animalesques aux intensités et aux couleurs sauvages, il voulait un nouveau corps parmi nous qui se suffit à lui-même, un objet dont la place est aussi bien d’être accroupi sur les coins des tables, que niché au fond du jardin ou nous fixant du mur ... Le cadre et plus tard le socle lui semblaient être des béguilles inutiles. ...” Dans mon enfance déjà le socle qui permet à une sculpture de se tenir debout, le cadre qui enferme le tableau comme une fenêtre, furent pour moi des motifs de gaité, de plaisanteries et m’incitèrent à maintes espiègleries. Un jour j’essayai de peindre sur la vitre un ciel bleu sous les maisons que j’apercevais à travers la fenêtre. Ces maisons semblèrent ainsi reposer dans l’air. Parfois je sortais nos tableaux des cadres et regardais avec plaisir ces fenêtres accrochées au mur. Une autre fois je fixais un cadre dans une petite cabane en bois et sciais une ouverture derrière ce cadre. On apercevait alors un paysage charmant animé d’hommes et de bestiaux. J’invitais mon père à donner son avis sur l’oeuvre que je venais d’achever. Il me regarda étrange