68 la montée en devient ardue et comme étirée). La MANUCURE monte, arrivée à la chambre n° i, elle prend sa clef et entre : chambre très sordide et désordonnée, aux murs des gravures découpées dans « Le Petit Parisien Illustré », partout traînent DES BAS A RACCOMMODER, elle dépose son manteau, son costume, passe un peignoir démodé et défraîchi, enlève sa perruque et apparaît coiffée de ridicules petites nattes, elle est très brune. Elle met des pantoufles très « savates », SES bas tombent, elle se GRAISSE LA FIGURE, se met au lit, rêve de l’Américain (bijoux, luxe, Rolls-Royce), puis du Cycliste (amour, tandem, repas sur l’herbe). Les deux personnages se confondent, se superposent, et tels des équilibristes, montent sur les épaules l’un de l’autre, ils s’écroulent en même temps, ne sont plus que des morceaux épars que le Cul-de-jatte ramasse en tas dans son chariot qu’il traîne alors à toute vitesse, tout s’estompe... La chambre n° 2, celle du Marchand de cartes pos tales, elle est très virginale cette chambre ; au lit, des rideaux de mousseline, un grand crucifix et branche de buis, images pieuses, impression d’aus térité, le Marchand de cartes prépare son cours de THÉOLOGIE pour le lendemain, puis fait l’inven taire de sa vente de cartes, il met son bénéfice dans une tirelire et explique à son chien que cet argent est destiné à l’achat d’une statue équestre de Jeanne d’Arc, grandeur nature. Il se met a table après avoir