BIBLIOGRAPHIE 281 M. R. BIBLIOGRAPHIE ORPHEE, par Ferna d Divoire (La Renaissance du Livre, Édit.) L'ennui de s’étourdir avec des mots — esthétique de désarroi et de fatigue — a conduit certains poètes à reprendre contact avec une vérité poétique où le contour l'emporte sur l'image, la psychologie sur la sensation. M. Fernand Divoire est de ceux-là. Les chants de son Orphée se déroulent avec l'harmonieuse gravité d'un thrêne antique. Mais ici aucun archaïsme, aucune surcharge. Simplicité des lignes. Dépouil lement de la forme. Plénitude de la pensée. Grâce à la fluidité de l'expression, rien ne nous échappe de la belle arabesque que dessine la légende du “ Thrace blond Faut-il citer? Le \in fermente en toi, farouche, Lourd de secrets et de fureurs... M. Fernand Divoire ne serait-il pas le prêtre de nouvelles Panathénées? IMAGES DANS LE DOS DU COCHER, par Lise Hirtz (les feuilles libres, éd.) Qu on ne s'y méprenne pas : il y a une secrète affirmation et une manière de philosophie dans le séduisant désordre de ces images. Avec l’apparence d’une amu- sette, la jonglerie est le plus sévère et le plus précis des jeux. C’est un merveilleux tour de force que de le faire paraître facile. Impressions de fièvre, de lassitude, optimisme et dégoût, le vrai et le faux, la sincérité qui s’amuse, l’ironie qui s’émeut, — dans ce livre impertinemment jeune et neuf se heurtent, se mêlent, se dérobent, se retrouvent. La nuit passée, on se rend compte que le feu d’artifice était surtout un feu de joie et que les fusées blanches ont laissé sur le sol des souvenirs de vrais cristaux.