290 sieur croira-t-il qu’elles se sont mises après l’ombrelle en soie canelle de Madame? — C’est extrêmement fâcheux... c’est tout à fait contra riant. — Surtout que le papier les attire et que si on les laisse faire elles prendront quartier dans la bibliothèque où on n en viendra plus à bout tellement qu’elles piluleront dans les livres. Dominique embrassa d’un regard tendre son univers me nacé. Les petits grains de cassis remuèrent dans la face de craie essuyée. Il poussa deux soupirs d’inégale valeur. Dieu merci! Elle ne s’attaqueraient pas aux cyprins d’or, aux samouraïs marins à panaches de nuit, aux monstres de métal bleu des eaux plus profondes. — Et que comptez-vous faire, Phrosine? Quelles mesures entendez-vous prendre? — Je venais demander à Monsieur de m’autoriser à ache ter des pièges chez Vandard, au bazar de la rue Vavin. — Et... c’est pour cette misère que vous me dérangez dans ma librairie, quand j’ai dit mille fois... — Dame! tout raugmente si tellement!... Monsieur ne sait donc pas qu’un méchant piège, rien qu’une tapette bois blanc et laiton qu’on avait pour douze sous avant la guerre ça monte ojord’hui à des trois francs cinquante?... Et le lard! Monsieur sait-il ce qu’il vaut le lard d’ojord’hui? — Allez! allez!... Je vous ouvre un crédit de vingt francs, mettez des pièges partout et laissez-moi tranquille. — Bon! bon!... Mais quand même une personne comme Monsieur qu’a passé sa vie à étudier les bêtes doit pourtant savoir que y’a rien au monde de plus porlifiques que ces salo- peries-là, et qu’en conséquence j’ai cru bien faire...