292 — C’est très fâcheux... eh bien, essayez de la mort-aux- rats. — Ah ! ouat... — Ouat? — J’ai presque honte de le dire, mais Monsieur ne sait peut-être pas que la bonne mort-aux~rats venait d'Allemagne! Us sont forts sur les poisons; dame, des gens qui ne pensent qu’au mal! Ainsi ça fait que depuis Y amnistiée... — Au diable!... prenez un chat! Dominique Dalibert, irrité par ces petites misères domes tiques, avait dit « prenez un chat! » Momentanément au-des sous du castor, il n’avait pas pensé cette phrase avant de l’ar ticuler. Et maintenant il s’épouvantait de l’entendre, comme en écho. Une rougeur passagère colora la face de craie bar bouillée. Un frisson courut sous la redingote. Les petits grains de cassis roulèrent sur eux-mêmes. C’est que Dominique Dalibert lisait clairement dans les yeux de la servante, excédante mais si dévouée ! si intimement attachée à son maître, qu’elle aussi était émue. — Monsieur a dit... un chat?... J’ai bien compris que Mon sieur me commande de me procurer un chat?... — Eh! oui, un chat... pas un serpent à sonnettes, corne de cerf!... Cette fausse colère ne trompa point Phrosine. La malice inscrite dans ses yeux et sur ses lèvres pouvait se traduire par : <( Oui, plaisante! tiens des propos bien farces, mon pauvre bonhomme de maître!... Tu ne parviendras pas à dissimuler à ta servante, si vieille bête qu’elle soit, que tu es bouleversé jusqu'au fond de l’âme. Et ça se comprend. Qui sait si la Providence ne nous a pas envoyé les souris pour que tu aies le désir d’un chat?... Tu as peur, à cause que la science te