293 tourmente et que les chats t’ont fait travailler sur des choses si mystérieuses que tu te demandes toujours s’il n’y a pas un piège infernal dessous?... Et maintenant tu sais que tu ne peux plus reculer, et que tout va recommencer comme avant. Mais quoi? C’était fatal! Quand on est possédé du démon de la connaissance, un peu plus tôt ou un peu plus tard, d’un coup ou en détail, allons! ça n’est jamais que du plus ou moins! » Et sans balancer davantage, elle précisa : — La chatte rouge de la mercière de la rue d’Assas a deux beaux petits qu’ont déjà six mois... mais les chats rouges c’est fragile; on dit qu’ils sont tous poitrinaires. Ah! par exemple, c’est le chat de la chatte de l’épicier du coin de la rue Notre-Dame-des-Champs qui ferait bien l’affaire à Mon sieur! Mais je dois avertir Monsieur, il est bon à chasser, il est mignon, mais il n’a pas de race. C’est de la vraie gouttière, sûr et certain ; mais bon qu’il n’y a pas meilleur, et intelligent que des fois on dirait une personne naturelle. Dominique Dalibert se roidit pour que Phrosine ne le vît pas trembler. Il contrefit l’extrême lassitude pour ordonner, affectant de se boucher les oreilles : — Là!... Là!... Bon!... Bon!... prenez la chatte de l’épi cier... un chat de gouttière... excellent!... c’est ce qu’il faut... payez-le comme une chatte de race. — Monsieur n’y pense pas! L’épicier ne sera pas assez chien pour faire c’t’affront à des clients comme nous, à une personnalité comme Monsieur! Dominique Dalibert réussit à jouer un rôle comique. — Bonne Phrosine!... Vous voulez dire que je fais bien de l’honneur à ce commerçant... eh! sa chatte n’entre pas à l’Ins titut!