307 se réussir une cigarette; bien moins habile que Frédéric Poule. Un poisson japonais, emplumé, empenné, paré comme une reine de théâtre, happe à travers les parois de l’aquarium le feu pâle d’une bougie. C’est l’unique survivant du troupeau muet; le brillant souper promis à Poustikette, sans doute. Au chat, le poisson-chat! Non. Plus de récompenses pour Poustikette. La ruse de Frédéric Poule était féconde. Poustikette, docile à l’école des sensations, n’a si parfaitement appris les merveilles du langage articulé que pour tromper son maître; bref, pour mentir, comme un homme. Krijanowski, honnête secrétaire!... Amélie, vierge sans rêves... chaste dame Dalibert!... — Comme un homme! se répète Dalibert en tirant stupi dement sur sa cigarette d’aspect ignoble, toujours éteinte, crevée. De sous la lourde portière, apparaît, rampant, la belle Poustikette. Un regard au poisson-chat et Poustikette se coule aux pieds du maître. Dominique Dalibert, de l’Institut, l’infect mégot éteint collé à la lèvre inférieure, avec une grande économie de gestes, atteint le tiroir d’un vaste bureau de style, attire à soi le tiroir et en extrait le revolver d’ordonnance du sous-lieutenant de réserve Dominique Dalibert. Poustikette qui ne parle plus, tranquillement le regarde faire, assise sur son derrière. ...Dominique Dalibert s’est écroulé, sans lâcher son mégot. — Monsieur Krijanowski!... Monsieur Krijanowski!... un si bon... si grand homme!... Faut-il donc publier qu’il s’est