329 Ce sont d’intelligents pastiches — moins le métier, qui décèle une facilité universelle, déplorable, mais étourdissante. a* Question : Je ne me l’explique guère; mais je constate l’état de lyrisme où mettent certains littérateurs jeunes, qui n’ont pas d’yeux pour la pein ture, des toiles où ils transportent leur propre lyrisme, qu’ils enri chissent des trésors de leur imagination. y Question : Tout est possible. Cela m’est parfaitement indifférent; car ce ne sont pas les écoles, les tendances, qui comptent, mais les individus, surtout à notre époque. Les théoriciens sont ou bien des génies dangereux pour leurs élèves, ou des impuissants. J.-E. Blanche. * ** M. Louis Vauxcelles nous a répondu dans le Carnet de la Semaine. Nous extrayons de ses considérations les lignes suivantes : Il est assez évident qu’il y a tendance au noir et au sombre chez nos jeunes qui réagissent contre les fanfares de l’impressionnisme. Favory, Yves Alix, Gromaire, peignent volontiers sombre, et Barat- Levraux aussi. Corveau, cette année, se tient en des gammes sourdes, influencé peut-être par Segonzac dont on connaît les graves et pro fondes harmonies. Par contre, Lotiron peint clair. Chaque génération, pour trancher d’avec les aînés, fait le contraire des prédécesseurs. (Nous avons jadis vu là bande noire, Cottet, Simon, etc., protester contre la « clarté » de Monet et de Sisley.) Au demeurant, qu’importe S u’on peigne noir ou clair! L’essentiel est de peindre bien. (Rembrandt, 'aumier, Carrière.)... Que le cubisme, sévère, austère, parfois monochrôme, ait contribué à ramener cette nouvelle vague de ténèbres, il se peut. Les Picasso sont souvent gris. Mais je crois que l’on confond ici tristesse des tons et tristesse du sentiment. L’esthétique cubiste manque en effet de gaîté, même en ses polychromies (Léger-Glaizes, et consorts). Ce qui m’a paru le plus triste au Salon d’Automne, et je l’ai dit en tous mes articles, c’est le panneau de certaine jeune académie heyper-vieillotte... Vous savez à qui je pense, hélas! C’est cela qui est dépourvu de cha leur, de mouvement, d’expression et de vie; que cela soit clair ou sombre, c’est en tout cas mortellement inerte, et supérieurement ennuyeux. La deuxième question : Question complexe, mal posée, pleine de trous. D’abord, dans votre liste de poètes et de musiciens, je ne vois ni Biaise Cendrars, ni Drieu la Rochelle, ni Honegger. Cendrars et Drieu ne sont pas des humoristes; ils sont âpres et durs, nullement fantai sistes ou chatoyants. Quant à Honegger, un des compositeurs pour lequel j’ai le plus d’admiration, ce musicien tendre et profond ne passe pas précisément pour un humoriste. Alors? A l’encontre de mon questionneur, je trouve au contraire dans l’es