— 350 — NOTES SUR QUELQUES LIVRES MAURICE RAYNAL. — Zadkine, (avec 32 ill. en phototypie), Edition Valori “Plastici, Rome. Il est beau de voir un critique, devant un artiste qui donne une forme nouvelle à la sensibilité, imposer silence au critère traditionnel pour se mettre humblement à l’école d’un vocabulaire nouveau. Mais il est émouvant d’assister aux efforts de l’intelligence pour saisir ce langage quasi inconnu et pour traduire à nos cerveaux rebelles ces hiéro glyphes que sont les génies créateurs. J’aime à voir M. Mau rice Raynal contempler l’œuvre du sculpteur Zadkine, et en donner une exégèse patiente, respectueuse, comme s’il craignait d’offenser quelque dieu inconnu. Il sait que la Beauté s’incarne sous mille formes que le dogmatisme tran chant et bavard offense, et que la seule attitude permise au fidèle dans le temple de l’Art est la ferveur reconnaissante. De cette collection Les Artistes nouveaux, éditée par « Valori Plastici », à Rome, il faut louer les belles photo- typies, mais on voudrait plus de soin dans la typographie. W. M. FAGUS — La Guirlande à VEpousée. (Le “Héris son**, Malfère, Ed., Amiens.) Ce poème, tel que malheureusement il n’est plus de mode d’en composer, éploie sa palme sur un rythmç. complet d’amour, de l’appel à la fiancée aux fleurs dernières du tombeau. Alertes, graves, enjoués ou puissants, les divers moments en sont tous gonflés d’une tendresse, d’une eurythmie amoureuse d’un charme profond et confortant. Peu de poètes atteignent à cette beauté du cœur et à cette noblesse de métier dont chaque grappe, chaque nœud de cette Guirlande est un motif double, chaud et plein.