— 352 — EXPOSITION C’est en un café, au 103 du boulevard Montparnasse, que se tient la troisième exposition ambulante de peintres et sculp teurs, où voisinent des noms célèbres et d’autres qui ne deman dent qu’à l’être. Voici Othon Friez et Charles Guérin, Favory et Sabbagh, Barat-Levraux et ses fleurs solidement peintes et pleines de charme (ces deux qualités opposées sont chez lui réunies avec maîtrise); Mondzain, Ramey, avec un beau nu dans un intérieur; Clergé et sa Naïade dans les rochers, œuvre riche de couleurs; Chavenon, sensible peintre; Ekegarth et son paysage qui sent la pluie prête à tomber; Ortiz, moelleux manieur de matière; Gleizes, Zadkine, le sculpteur audacieux, représenté ici par des aquarelles; Feder, bon dessinateur et bon peintre; Medjisky, Astory, Savin, du Marboré, l’homme des sanguines, avec une composition de nus en plein air; Rubzac, Cériat, Barth, Delatousche, en qui il faut avoir grande confiance; Trochain, Zavado, Widhopf, Serge Romoff, le bon critique, pein tre à ses heures, le réaliste Le Sconezec, Gallien, graveur de grand avenir, et tant d’autres. Chez les peintres femmes, comme le disait un mordant artiste, beaucoup sont femmes, c’est-à-dire que leurs œuvres sont sédui santes, mais peu sont peintres. Mais parmi celles qui possèdent de grandes qualités techniques, il faut citer : Chantal Quen neville, dont les œuvres dégagent une émotion pure sous une forme serrée; Mme Fuss-Amoré a le sens de la vie des foules et des parades foraines; Ghy Shemm est coloriste et sensible; Hammet est bonne portraitiste; Crissay peint solidement. Peu de sculpture : un beau torse de Indenbaum, une tête vivante de Loutchansky; enfin un chat en bois sculpté d’André Lasserre, dont c’est la révélation.