242 ÇA IRA ! principale du mouvement : Lodewyk Van Deyssel que fut créé le centre au tour duquel purent se grouper les jeunes pour entrer en campagne contre le dogmatisme littéraire. Van Deyssel fut le soutien et la force de ce mouvement qui depuis a dégénéré en journalistique suffisante (De Meester, Van Hulzen, Reyneke van Stuwe) ou en une espèce de tricotage littéraire (Querido). La revue “De Nieuwe Gids„ qui défendit les courants nouveaux de ce temps (l’impressionnisme, le symbolisme et le sensitivisme décrété par Van Deyssel lui-même) est maintenant l’or gane le plus conservatif que nous ayons dans le domaine littéraire. Elle est même distancée par “De Gulden Winckel,, et de “De Gids„, la revue hollandaise par excellence, qui doit son existence aux loisirs abondants de notre vénérable Potgieter. Les tentatives des jeunes qui vou lurent créer une littérature nouvelle dans l’esprit socialiste (Adema van Scheltema, Henriette Roland-Holst etc.) durent échouer pour la simple raison qu'ils ne s’étaient pas plus affranchis de la con ception sentimentale de la vie, que ceux qu’fis combattaient. Vaine fut aussi la tentative d’un évadé du “mouvement du “Nieuwe Gids„ le poète Albert Verwey (lequel exprima ouvertement son admiration pour Kandinsky et le cubisme, qui publia en 1916 les articles sur “Le mouvement nouveau dans la peinture,,, de l’auteur du présent essai, et qui ne cacha pas son enthousiasme dans ce dernier cas et cela malgré le mépris avec lequel ces articles furent accueillis presque par tous). Il tenta de rassem bler dans sa revue “De Beweging“ les jeunes forces littéraires et son échec fut dû tout simplement à la non- existence de ces jeunes talents. “Het Getij,,, revue créée au début de la guerre, ne sut non plus réaliser dans ses colonnes la pensée nouvelle, ni la nouvelle manière de voir. Ici aussi on resta fidèle aux recettes que les papas littéraires Willem Kloos et Van Deyssel avaient prescrites et plus d’un isolé, qui, attiré par le titre de la revue “Het Getij,, (La Marée) et qui animé de l’esprit nouveau lui confia son œuvre la trouva refluée dans sa boîte-aux-lettres. Ce ne fut qu’en 1917 par la création de la revue “De Stijl,, qui, depuis, est devenue un mouvement de signification internationale et d’influence générale, que fut réalisée la conception nouvelle de la vie et de l’art. Des causes straté giques aussi bien qu’économiques coll - borèrent à cet évènement, car subi tement, les personnalités les ] lus mar quantes de tous pays comprirent que la Hollande avait à remplir une mission, notamment d’héberger une vitalité arti stique internationale et ce faisant d’en tretenir une communauté intellectuelle. Ce fut dans ce but que fut créé “De Stijl,, et quelque méprisante que fut l'at titude de la Hollande envers cette ten tative cette revue paraissant maintenant régulièrement depuis quatre ans suscita dans tous les centres artistiques d’Eu rope delà sympathie et de l’approbation enthousiaste. Pour la première fois depuis l’instauration du “mouvement de 80„ il parut dans cet organe des ar ticles combattifs et cela à un moment où d’autres pays économiquement épuisés étaient forcés au silence. Elle publia aussi pour la première fois le manifeste