ÇA IRA ! 255 civilisation, c’est aux méthodes réelles que nous devons recourir. Une seule se présente à nous : La révolution sociale. Elle seul peut extir per les facteurs qui désagrègent la société, elle seule saura trouver les formes voulues pour un nouvel essor. Une révolution politique comme celle dont j’ai parlé au cours de ces pages est une impossibilité. Toute autre serait insuffisant et ne servirait qu’a reculer le jour de l’avènement d’un monde régénéré. Quant à l’individualisme dont H. L. Follin préconise la dictature et dont il espère l’influence décisive sur la civili- sation, elle est de tous les temps. Toujours des personnalités dirigeantes ont dominé leur époque et furent les promoteurs du progrès. Opposés à la masse de ceux qui ont besoin de direc tion, ils continueront à régner sur le monde et présideront à ses destinées. Je n’ai pas combattu, dans cet article, les thèses particulières de H. L. Follin. J’ai tâché de résumer son sentiment général auquel je me suis permis d’opposer le mien. Le lecteur averti, saura de lui même — et d’après ses préférence — com, lêter. PAUL MANTHY. NOTULES Les Livres CHARLES PLISNIER. Réformisme où Révolution. (Anvers. Edition Ça Ira, 9 IJ). Notre collaborateur Charles Plisnier vient de faire paraître un tract dont le sujet est d’une brûlante actualité II fait succinctement le procès du réformisme et veut prouver l’ineffi cacité des remèdes que celui-ci préconise pour guérir de ses maux la société où nous patau geons. L i réformisme conduit inévitablement à la collaboration des classes ; il favorise l’exploitation capitaliste en endormant l’éner gie et la volonté des travailleurs par des palliatifs de mauvais aloi, en rendant veules ceux qui, un jour, devront agir. Le réformisme ne subsiste que grâce à de continuelles et honteuses concessions du régime d’exploi tation ; seule la révolution sociale — et non une quelconque révolution politique — pourra réaliser un ordre nouveau. Plisnier, dans sa brochure, répond avec beaucoup de justice à quelques objections (les plus courantes) que font les réformistes aux théories révolutionnaires ; il leur oppose quel ques arguments bien lé^échis. A ceux qui prétendent que la démonstration n’est pas développée autant qu’il le faudrait, on pourrait repondre que ce n’est pâs en quelques lignes que l’on peut épuiser ce sujet si vaste, traiter à fond cette question si épineuse. Les quelques pages que Plisnier y a consacrées rempliront pleinement leur rôle si elles parviennent à convertir quelques hésitants qui auraient pen ché vers le réformisme, et il n’est pas douteux que la brochure pourra pleinement remplir son rôle de propagande, auquel, d’ailleurs, elle était destinée. N. B. * GEORGES LINZE. Ici, poèmes d’Arden nes. (Liège). En une plaquette, ornée d’un bois gravé par l’‘‘artiste moderne,, Lempereur-Haut, Georges Linze, qui appartient aux groupements jeunes de la cité ardente, extériorise des impressions et décrit des paysages d’Ardennes, qui gagne raient à être remis au métier. Cet essai, du reste, promet. W. K. ★ * * ANDRÉ DAVID. Douze chansons et ba lades d’Ecosse. (Paris, Crès. 1920). Après les “Libellules crucifiées,,, André David publie une charmante traduction de