197 vent les médiocres des comités végétariens ou du soviet Duncan se contente mal de l’individu. Pourtant, de quelle honnêteté René payait les libertaires, ceux-ci le pouvaient voir avec le Pal. Le Pal, un pamphlet qu’avaient fondé Marcel Say, du Bief et René, non pas dans la tradition du Père Duchéne, mais mieux un dissolvant à l’aide de q uoi éprouver les consciences. (Définition proposée par René). Les consciences ne résistèrent pas à l’expé rience première. Des pages qu’Edme publia sur l’art, la femme, l’orgueil, valent d’être recueillies ainsi que les “ Placets pour me consoler d’être dieu.,, Cependant le mal dont se mourait René le gagnait chaque jour un peu plus. Les soins dontsa famille l’entourait ne suffisaient plus. René partit à Bayeux où le reçut André du Bief. C’est de Bayeux qu’il m’écrivait : “ Les gens de Montparnasse et autres n’ont qu’une idée depuis leurs 1 5 ans, cela prouve la vitalité de leur esprit, pour ma part je commence à les avoir toutes épousées — les idées sont des chiens, on doit les tenir en laisse pour notre délassement — l’homme fort tient l’idée et ne se laisse pas tenir.», Et encore : “ Nous bâtissons des systèmes pour gagner notre vie, c’est un peu plus triste que de faire ça par générosité, mais c’est beaucoup moins bête. “ Les libertaires ne sont au fond que des mauvais caractères, des impuissants, des paresseux, du corps ça n’a pas d’importance, mais de l’esprit : on ne se sort pas de l’enlisante misère par des bris de carreaux. “ On n’est révolté que quand on est soumis ; la critique et la contradiction sont là pour te donner l’illusion de la liberté. “ Maçonne des systèmes, les idées sont féminines puis qu’elles sont incapables de faire des héros. Elles ont le sort qu’elles méritent. “ Le contraire est un crime et la sincérité un suicide : garde ta sagesse pour plus tard ; tu seras bien content de l’avoir laissé, reposée, ne serait-ce que par goût du changement. Sans cela tu serais capable d’être fou, à l’heure de la vieillesse légale et raison nable. “ Il me revient cette phrase magnifique de regret et de