201 Nature-morte Sur le bout de la console, comme un mouchoir oublié, pauvre faux-col qui s’ennuie las de sept jours de parade. Bat de l’aile, pitoyable, la cravate queue-de-paon qui s’enroule auprès des pointes et flotte au vent des croisées. Les joint à la garde-robe, la manche d’une chemise qui fixe au plafond un œil, bouton d’or à son poignet. Herman FRENAY-CID Poème de la Mi-Juillet La chaleur me couvre comme un éteignoir et le mal de dents m’ouvre la mâchoire sur un poème lent, les murs près desquels je passe me haïssent de tout ce soleil fauve dont ils me remplissent. Pourtant il y a encore des gens qui dansent dans les carrefours, et sur leur chaise d’autres s’essuient le cou en buvant leur bock, leur âme dans les trombones. Moi, je suis vite remonté à ma chambre mettre mes pieds nus dans des sandales blanches. Mes cheveux sont trop longs, trop de lune dans cette chambre et derrière les rideaux le soleil sur la fenêtre, et pourtant, quel silence, quelle fatigue, et ce manque absolu de poésie, hormis la contemplation de ma photographie. Georges PILLEMENT