28 Je tiens à citer de nouveau Platon qui dit parfois des choses bien belles sur les poètes, sur les poètes contre lesquels il était assez méchant à ses moments de bêtise : « Cette pierre qu’Euripide nomme magné tique, et le peuple héracléen a non seulement le pouvoir d’attirer les anneaux de fer, mais celui de communiquer sa force aux anneaux mêmes, qui peuvent comme elle en attirer d’autres et souvent on voit une longue chaîne composée d’anneaux suspendus, à qui l’aimant seul donne la vertu qui les soutient. C’est ainsi que la muse élève les poètes jusqu’à l’enthou siasme ; les poètes à leur tour la font des cendre jusqu’à nous et il se forme une chaîne d’inspiration. » Puis il ajoute que les grands poètes doivent «les belles créations de leur génie à une flamme céleste à un dieu » et quelques lignes après, Platon défend la vérité poétique quand il dit : « Les poètes lyriques ne nous trompent pas lorsqu’ils nous disent tout ce que l’imagination leur fait voir ». A l’époque où j’inscrivais mes méditations sur la poésie, je ne connaissais pas les théories du poète Saint-Pol-Poux, mais un fluide secret m’attirait vers lui. C’est ainsi que j’ai parlé de lui très souvent, que j’ai cité plusieurs fois