45 tance au subsconscient et même à un certain somnambulisme. Je donnai à la revue Idéales un poème qui s’appelait « Vaguedad Subcons ciente » et j’annonçai la même année tout un livre dans ce style qui s’appelait « Los Espejos Sonambulos » (1). Mais ce fut une parenthèse de quelques mois. Bientôt je me sentis perdre pied et je tombais, sûrement par réaction, par une réaction vio lente, presque peureuse, dans le pôle opposé, dans cet horrible panthéisme mélangé d’hindou et de norvégien, cette poésie de bœuf ruminant et de grand-mère satisfaite. Heureusement cette chute fut de très courte durée et au bout de quelques semaines je repris mon ancien chemin avec beaucoup plus d’enthousiasme et de con naissances qu’auparavant. Après ce fut la période de confidences aux amis et les sourires équivoques des uns et compassifs des autres. Les moqueries irrai sonnées, l’atmosphère irrespirable qui devait me forcer à quitter mes montagnes natives et à chercher d’autres climats plus favorables aux chercheurs de mines. Vers la fin de 1916 je tombais à Paris dans (1) Vous pouvez aussi le voir annoncé dans la liste des œuvres de l’auteur de ma brochure « Miroir d’eau », publiée en 1916 à Buenos-Aires.