53 En résumé, je trouve que les jeunes poètes avec leur petit secret pour faire des poèmes ont l’air de camelots de foire. Ils sont à la porte de leur baraque criant aux passants : « Entrez, mesdames, messieurs, voici la poésie dévoilée. Venez y voir. Ici tout le monde est poète. En rentrant à la maison vous écrirez des vers. » Moi personnellement, je n’admets pas le surréalisme parce que je trouve qu’il abaisse la poésie en voulant la mettre à la portée de tout le monde, comme un simple jeu de famille après le dîner. Vous avez trouvé chez certains poètes des obscurités, des mystères qui vous échappent, vous vous êtes trouvé en face d’un problème et vous avez cru le résoudre en supposant que ces choses mystérieuses étaient dues à une dictée automatique. M. François de Curel, lui aussi, prétend qu’il écrit sans avoir une surveillance directe sur ses pièces et il se dit indifférent à ses productions, soutenant, surréaliste avant la lettre, que c’est