% 4 — 6 L’ŒUF DUR Sonnets à la Jauna Filla i Lasse de se virginiser Pour lin viol dont la loi l'étonne, Elle a des gestes qu'elle donne A son désir de se donner. Et dans l'énervement qui mord Sa chair, mauvaise d'être vaine, Elle appelle la trop lointaine Volupté qui dénoue et tord. La nuit, à l'éveil lourd du rêve, Nue au miroir, elle soulève Son corps vers des suavités, Mais comme l'ombre se dérobe Ne trouve pour ses reins arqués La caresse que d'une robe. II Tes cheveux, fauve soie et mousse, Cascadent, casque, vers tes yeux Eblouis de nous savoir deux Au désir qui vers moi te pousse. Ton corps s'apprête à la secousse Allongée ci s'y perdre mieux Où nous irons comme des dieux Puiser l'absence la plus douce. Or mais devant ta nudité Pure, et telle que la clarté Du soleil dans de l'or la cambre, J'aime incliner pieusement Jusqu'à les pieds parfumés d'ambre Les épaules de ton amant. Maurice David.