L’ŒUF DUR 4 — i5 naturelle exige que l’Humanité lasse la part du Feu, les vendeurs de papier et d’encre deviennent donc pompiers. Le Pompier n’est pas prince, n’est pas Roi, il est Léviathan, Dieu. S’il seyait absolument de détacher une cellule de ce grand corps honorable, pourrions-nous dire que la couronne de droit revient à Monsieur Henri Bordeaux ? Mais en hasardant ce vote, nous serions injustes envers les 9.999 autres pompiers et nous pourrions désespérer les gens de bonne volonté. Un conseil, tournez la table et interrogez l’âme pince sans rire de Jarry, elle vous désignera les Ubus qui courent les ruelles, salles de rédaction et librairies (aux deux sens du mot). Willy : Je crois digne entre tous du titre Prince dès Pompiers le poussiéreux Arnyvelde. D’ailleurs, le pompiérisme indubi table de Fauteur n’exclut pas chez l’homme une certaine rou blardise. Cet astucieux raté voit venir... comme on dit en Alsace, Pompier P on œil Henri Duvernois : Excusez-moi, pour cette fois, de ne pas répondre à votre amusante enquête. Je suis incapable de for muler par un vote autre chose qu’une admiration. L’œuf, dans la circonstance, est un peu trop dur... Charles Rappoport : Le Prince des Pompiers, c’est Clé mence au ! Michel Corday cherchant « du pompiérisme une définition précise et ferme », dit : Faute d’une définition exactement limitée, on pourrait objecter aussi que les pompiers sont, en somme, des gens chargés d’éteindre le feu. Tandis que les écrivains que l’on place volontiers à leur tête n’ont gardé du passé que les préjugés barbares, les croyances convenues et souillant la haine, exaltant la tuerie, au lieu d’éteindre le feu, l’attisent. Marcel Sauvage : Le Prince des Pompiers ? le poète moderne au sens le plus mondain du mot X, Y ou Z, le monsieur désar ticulé qui fait l’acrobate au long du fil à couper le beurre, fil qu’il n’a d’ailleurs pas inventé. Saint-Georges de Bouhélier : Le Prince des Pompiers ? Ah ! franchement, je vois trop de candidats... Georges Bonnamour : La littérature actuelle compte à son service plus de pompiers qu’il n’en faut pour constituer un régi ment, mais comment pourrais-je faire un choix parmi eux ? Car si tous portent avec une égale solennité le casque qui les coiffe, aucun ne me paraît digne de ceindre la couronne de Prince.