1 1 L’OEUF DUR MAX JACOB Les deux arbres A Jean Dubufjet. Fumée, monstre d'argent sur un ciel bicolore et des pleurs de soleil dans les nues qui l'adorent. Arbres scellés au firmament l’un ocellé quand l’autre oscille ils ont la forme des anguilles ils ont la forme de mon tourment ils ont la forme d’une offrande bouquets en tête et le corps vert paré suppliant Dieu que l’on me rende mes fertiles journées et mes nuits bucoliques. Armures d’or, blés de nos plaines que reflétiez-vous auprès d’eux lorsque la Loire a ses vitrines pleines du soleil qui la cache et qu’elle rend à Dieu ? Mais aujourd’hui devant qu’il neige un ciel sans amour est tassé sur mes arbres cadenassés et sur la terre dure aux bêches. Brouillards complotent l’amaurose de ce qui meurt au bord des bois.