19 L’ŒUF DUR — 15 Restons sous la pluie Le cri noir qui émiette l’univers en orages colonnes d’or dans la nuit c’est la pluie, la pluie qui dégringole comme un verre Epouvantails ! reculez enfants ! il y a de petites carcasses qui trament dans les coins des lames qui s’enfoncent dans le ciel Rien ne va plus ! les vivants, les pauvres vivants ont des douleurs on ne peut plus sévères et depuis que la roue d’acier tourne à vide, nous restons les mainsnuesétrangementautourd’une table Indiscutablement ça peut durer longtemps L’univers bat synchroniquement abattons notre jeu, je suis défiguré : mains d’extatique mains sans lumière sans joie mains qui montrent des glaces et qui couvrent des têtes taisez-vous ! le malade se heurte et s’entête à n’entendre autour de ses yeux... mains mains en soie JAMAIS ! mains qui coulez sur mes fronts dans leur cage mains qui jurez beaucoup plus bas que l’horizon dans les avenues du ciel où nous nous croisons cris d’oiseaux crucifiés dans les mains des sages