ÇA IRA ! 40 Nous trompons-nous en supposant qu’il en est surtout redevable aux leçons, écrites et orales, du philosophe de Leyde, G. J. P. J. Bolland, dont l'œuvre immense et englobant tous les domaines de la pensée, n’est connue et appréciée que de quelques-uns ? Venons-en à l’analyse du livre. L’au teur tente de justifier la révolution, de montrer qu’elle est nécessaire. Evolution et révolution sont des concepts qui ne peuvent êtres séparés. Si l’évolution est le lent et régulier changement des choses, elle détruit sans cesse les parties surannées pour en introduires de nou velles, longuement préparées. L’évolu tion est tout ensemble destruction et construction. Mais sa marche est métho dique. La révolution également se résoud en ceci : détruire et construire. Par contre, chez elle le rythme est diffé rent. Les changements qu’elle opère sont ’ rapides, inattendus, souvent vio lents’. Mais le principe qui les domine tous deux est le devenir. Il est des moments où le désordre qui doit être ordonné, qui doit devenir, réussit à se présenter comme l’ordre, où c’est le chaos qui domine, et son action fait naître une réaction qui assainira le corps malade et rétablira l’ordre rompu. Et nous sommes arrivés à ce stade de développement. La bourgeoisie n’est plus en état de gouverner. Elle est la cause de tout le mal, elle ne connaît plus qu’un principe : l’égoïsme, et ce principe se traduit dans tous ses actes et a amené le désordre. Ce désordre appelle une réaction : la révolution. C’est la bourgeoisie qui est, en dernière instance, la cause de la révolution, qui elle, tendra ses efforts à anéantir les motifs de perturbation et à ramener l’harmonie dans l’évolution. “ En het is niet enkel de massa, de proletarische massa, die komt tôt dit verzet, er zijn ook intellectueelen, wier wil gekant is tegen de barbaarsche leugens van een chaos, die zich voordoet als gemeen" schap en cultuur. Maar zal er iets nieuws, iets beters komen, dan moeten zij elkander vinden, de arbeiders en de denkenden, en, hoe moeilijk het ook zij, omdat mateloos is de onkunde en de onbewustheid ook der besten, toch is dit het belangrijkste, en niet minder belangrijk is de vestiging van inzicht in het verband der waereld : het révolu tionnaire sentiment moet zich verkeeren tôt een revolutionnair begrip „ (page 34). Et ce concept se traduit alors dans tous les domaines culturels et marque la nouvelle civilisation. * ♦ * Le docteur van den Bergh van Eysinga est pasteur. Mais il n’est pas de ceux qui acceptent aveuglément pour les répéter du haut de leur chaire, les dogmes d’un culte déchu, dont on n’envisage plus que la lettre sans s’efforcer d’en approfondir l’esprit. Les dogmes, l’auteur les a pénétrés, il a saisi les vérités éternelles qui en eux se sont cristallisées, il a compris qu’ils n’étaient que des symboles, nécessaires pour que le peuple les comprenne. Car le peuple toujours restera étranger aux disserta tions philosophiques ; pour lui faire entrevoir les principes du monde, il faut les transformer en images. C’est ce que toutes les religions ont fait ; mais au lieu de voir dans le dogme le symbole qui y est caché, les prêtres et les pasteurs d’aujourd’hui s’arrêtent à l’expression et