ÇA IRA ! 151 Et voici : dans la pluie et suie, tous ceux qui portaient, comme un faix de plomb fondu, leur vie, furent aux carrefours, soudain, inasservis «t bondissants comme des Dieux... L’appel de la clarté semblait sûcer leur àme hors de leurs yeux. Les fronts ridés semblaient moins vieux. Les fronts vierges semblaient plus mâles. Les poings en se fermant avaient capté des flammes Sursaut! Dans la pluie et la suie, émoi des cœurs battant tous à la fois. Tâtonnement des corps. Epousailles des voix. Pulsation des mains unies... La route, est tracée à coups de rayons rouges, depuis le seuil pourri des bouges jusqu'au faîte, là-haut, des monts... La mère a pris le bras parfumé de la gouge. L’enfant suit le géant farouche. Ils vont! Ils vont! Un sillon magnifique a mordu l’air profond. Le chemin monte. Les pieds battent le sol de pierres et de ferments, à l’infini, confusément. Et la houle des voix qui meurt, renaît et gronde, va mêler ses ondes, aux ondes taciturnes du firmament... Suie et pluie.... Effort. Effort des genoux tors, effort des corps, vers ce sommet pavoisé d’or. Les flammes, nourrissent les vivants et couronnent les morts. L’espoir éteint la faim des âmes. Ahan! Ahan!