ÇA IRA ! 163 gieux du prolétariat qui lutte pour l’unification de l'humanité sur la base du communisme. III Depuis des dizaines d’années le soci alisme flottait sur les travailleurs comme une idée lumineuse éclairant les esprits et réchauffant les cœurs. Mais c'est, maintenant seulement que, sous la forme du communisme, cet idéal va déterminer les actes du prolétariat et au fur et à mesure qu’il aura déterminé ses actes il imprégnera de plus en plus sa conscience. Parce que seules les choses que nous faisons pénètrent en nous entièrement. Dans le régime capitaliste la classe ou vrière est absolument dépendante de ces maîtres, non pas seulement sous les rap ports économiques et sociaux, mais également sous le rapport intellectuel. Elle ne peut échapper à cette em prise intellectuelle que par la lutte révolutionnaire et par la nouvelle am biance sociale créée par cette lutte. C'est pour cela quelle ne peut créer virtuelle ment de nouvelles valeurs que dans les phases de la révolution sociale. Jusque il y a peu de temps il n'était nul domaine où le prolétariat était enfermé plus étroitement dans les murs du monde bourgeois que dans le domaine de l'art. Il ne produisit pas d'art parti culier. Il ne trouva pas d’expression personnelle pour ses propres visions ; il n’avait pas de goût propre, mais vivait au point de vue de l’art des restes de la bourgeoisie. Il voyait au moyen des yeux de cette classe, il entendait au moyen de ses oreilles et en régie géné rale il n'entendait que les choses les plus grossières et ne voyait que le plus dé mesuré et le plus criard. Le mouvement ouvrier d'avant-guerre tâcha de faire l’éducation artistique delà masse organisée, comme elle l’éduquait au point de vue politique et économique. Ainsi naquit le théâtre populaire dans un certain nombre de pays. Il ne créa pas d'art prolétarien, mais apprit à la partie la plus dévelopée des travailleurs à estimer le bon art bourgeois au lieu des contrefaçons sans valeur qui furent longtemps sa seule nourriture intellec tuelle, comme les coopératives rempla cèrent les affreux succédanés dont vivait le prolétariat par de meilleurs et de plus purs aliments, Mais pas plus qu’il n’était donné par exemple, à la coopération de de remplacer l’économie capitaliste par l’économie communiste, le théâtre popu laire ne put donner la vie à un art pro létarien et communiste. Le prolétariat absorba passivement quelques éléments de la civilisation intellectuelle bour geoise. de préférence, évidemment, ceux qui faisaient résonner à ses oreilles un écho de la grande lutte bourgéoise contre l’absolutisme. C'est cette lutte qui sur tout l’attire, Le résultat général du théâtre populaire, comme celui des insti tutions de culture prolétariennes qui faisaient autre chose que faire connaître aux travailleurs l'économie marxiste et |e déterminisme historique était donc d’aggraver la dépendance de la classe ouvrière vis-à-vis de la bourgeoisie. La lutte pour le communisme, qui détruit rapidement et entièrement cette dépen dance intellectuelle, crée enfin les con ditions nécessaires à l'éclosion d’un art prolétarien et de la rénovation du drame. IV Le Communisme est un idéal universel de l’humanité, idéal de la tendance à