LES NOUVELLES NOURRITURES (fragments du I er et du V e livres) I Que l’homme est né pour le bonheur v Certes toute la nature l’enseigne. Une éparse joie baigne la terre, et que la terre exsude à l’appel du soleil — comme elle fait cette atmosphère émue où l’élément déjà prend vie et, soumis encore, échappe à la rigueur première... On voit des complexités ravissantes naître de l’enchevêtrement des lois ; saisons ; agitation des marées ; distractions, puis retour en ruis sellement, des vapeurs ; tranquille alternance des jours ; retours périodiques des vents ; tout ce qui s’anime déjà, un rythme harmonieux le balance. Tout se prépare à l’organisation de la joie et que voici bientôt qui prend vie, qui palpite inconsidérément dans la feuille, qui prend nom, se divise et devient parfum dans la fleur, saveur dans le fruit, conscience et voix dans l’oiseau. De sorte que le retour, l’information, puis la disparition de la vie imite le détour de beau qui s’évapore dans le rayon, puis se rassemble à nouveau dans Fondée. Chaque animal n’est qu’un paquet de joie. Tout aime d’être et tout être se réjouit. C’est de la joie que tu appelles fruit quand elle se fait succulence ; et quand elle se fait chant, oiseau.