— 21 — ses romans ou ses mémoires, par l’imagination, en artiste. Il n’avait ni le désir, ni le moyen de recomposer dans l’abstrait les éléments principaux de son caractère; M. Delacroix l’a tenté, et l’a réussi autant que cela se peut. Montrer comment chez Stendhal les doctrines et les mé thodes des idéologues s’unissaient à la sensation violente et à l’amour de cette sensation qu’elles servent à renforcer ; montrer comment Stendhal admirait surtout dans l’Amour cette force de fécondation sentimentale et intellectuelle qui décuple l’activité de l’être intérieur ; montrer comment Stendhal, loin d’être un pur amateur de la musique, recher chait dans cet art l’excitation de l’être intérieur, et appré ciait d’autant plus la musique qu’elle savait n’être qu’un point de départ ; indiquer par là que chez Stendhal amour et musique se mêlent jusqu’à se confondre au bénéfice de la volupté des sentiments intelligibles ; faire percevoir ainsi ce qui parut être le « désir dominant » de Stendhal : voici l’œuvre de M. Delacroix. Elle m’a intéressé. Si je suis d’un autre âge, Stendhal l’était aussi. BERNARD FAŸ. MUSIQUE LE BŒUF SUR LE TOIT (Samba carnavalesque) C’est au moment du Carnaval, dans le ruissellement de l’été tropical, que, chaque année, les nouvelles danses (tangos, maxixes, sambas, catérétés, etc.) surgissent, remplacent celles de l’année qui finit et s’installent partout : on les entend jouer par les musiques mili taires, les orchestres des cinémas, les pianos des palais qu’habitent les Cariocas, les pianos mécaniques et les