—11 — loin des Homère, des Virgile\ des Klopstock, des Ca- moëns, de6' imaginations émancipées, des fabricateurs d'odes, des marchands d'épigrammes contre la divinité. Re venons à Confucius, au Bouddha, à Socrate. à Jésus-Christ, moralistes qui couraient les villages en souffrant de faim ! Il faut compter désormais avec la raison, qui n'opère que sur les facultés qui président à la catégorie d&s phénomènes de la bonté pure. Rien n'est plus naturel que de lire le Discours 'de la Méthode après avoir lu Bérénice. Rien n'est moins natu rel que de lire le Traité de l’Inductiîon de Biéchy, le Pro blème du Mal de Naville, après avoir lu les Feuilles d’Au- itomne, les Contemplations. La transition se perd. L'esprit regimbe contre la ferraille, la mystagogie. Le cœur est ahuri devant ces pages qu'un fantoche griffonna. Cette violence l'éclaire. Il ferme le livre. H verse une larme à la mémoire des auteurs sauvages. Les poètes contemporains ont abusé de leur intelligence. Les philosophes n'ont pas abusé de la leur. Le souvenir des premiers s'éteindra. Les derniers sont classiques. Racine, Corneille, auraient été capables de composer les ouvrages de Descartes, de Malebranché, de Bâcon. L'âme des premiers est une avec celle des dernier s .■ Lamartine, Hugo, n'auraint pas été capables de composer le Traité de l'Intelligence. L'âme de son auteur n'est pas adéquate avec celle des premiers. La fatuité leur a fait perdre les qualités centrales. Lamartine, Hugo, quoique supérieurs à Taine, ne possèdent, comme lui que des — il est pénible de faire cet aveu — facultés secondaires. Les tragédies excitent la pitié, la terreur, par le devoir. C'est quelque chose. C'est mauvais. Ce n'est pas si mauvais que le lyrisme moderne. La Médée de Legouvé est préférable à la collection des ouvrages de Byron, de Capendu, de Zac- cone, de Félix, de Gagne, de Gaboriau, de Lacordaire, de Surdon, de Goethe, de Ravignan, de Charles Diguet. Quel écrivain d'entre vous, je prie, peut soulever — qu'est'-ce ? Quels sont ces reniflements de la résistance ? — le poids du Monologue d’Auguste ! Les vaudevilles barbares de Hugo ne proclament pas le devoir. Les mélodrames de Racine, de Corneille, les romans de la Calprenède le proclament. La martine n'est pas capable de composer la Phèdre de Pradon; Hugo, le Venceslas de Rotrou ; Sainte-Beuve, les tragédies de Laharpe, de Marmontel. Musset est capable de faire