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misérable. Sa grandeur réfute ses misères. Grandeur d'un
roi.
Lorsque j'écris ma pensée, elle ne m'échappe pas. Cette
action me fait souvenir de ma force 1 que j'oublie à t toute
heure. Je m'instruis à proportion de ma pensée enchaînée.
Je ne tends qu'à connaître la contradiction de mon esprit
avec le néant.
Le cœur de Vhomme est un livre que j'ai appris à esti
mer.
Le jugement est infaillible.
Nous ne sommes pas libres de faire le mal.
L'homme est le vainqueur des chimères, la nouveauté de
demain, la régularité dont gémit le chaos, le sujet de la
conciliation. Il juge de toutes choses. Il n'est pas imbécile.
Il n'est pas ver de terre. C'est le dépositaire du vrai, l'amas
de certitude, la gloire, non le rebut de l'univers. S'il s'a-
baisse, je le vante. S'il se vante, je le vante davantage, je
le concilie. Il parvient à comprendre qu'il est la sœur de
l'ange.
Il n'y a rien d'incompréhensible.
La pensée n'est pas moins claire que le cristal. Une
religion, dont les mensonges s'appuient sur elle, peut la
troubler quelques minutes, pour parler de ces effets qui du
rent longtemps. Pour parler de ces effets qui durent peu de
temps, un assassinat de huit personnes aux portes d'une
capitale, la troublera — c'est certain — jusqu'à la destruc
tion du mal. La pensée ne tarde pas à reprendre sa limpi
dité.
La poésie doit avoir pour but la vérité pratique. Elle
énonce les rapports qui existent entre les premiers principes
et les vérités secondaires de la vie. Chaque chose reste à sa
place. La mission d,e la poésie est difficile. Elle ne se mêle
pas aux événements de la politique, à la manière dont on
gouverne un peuple, ne fait pas allusion aux périodes his
toriques, aux coups d'Etat, aux régicides, aux intrigues des
cours. Elle ne parle pas des luttes que l'homme engage, par
exception, avec lui-même, avec ses passions. Elle découvre
les lois quf font vivre la politique théorique, la paix univer
selle, les réfutations de Machiavel, les cornets dont se com
posent les ouvrages de Proudhon, la psychologie de l'hu
manité. Un poète doit être plus utile qu'aucun autre citoyen
de sa tribu. Son œuvre est le code des diplomates, des
législateurs, des instructeurs de la jeunesse. Nous sommes