LES MAINS DE JEANNE-MARIE (•) Jeanne-Marie a des mains fortes, Mains sombres que l’été tanna, Mains pâles comme des mains mortes. — Sont-ce des mains de Juana? Ont-elles pids les crèmes brunes Sur les mares des voluptés ? Ont-elles trempé dans des lunes Aux étangs de sérénités ? Ont-elles bu des deux barbares, Calmes sur les genoux charmants ? Ont-elles roulé des cigares Ou trafiqué des diamants ? Sur les pieds ardents des Madones Ont-elles fané des fleurs d’or ? C’est le sang noir des belladones Qui dans leur paume éclate et dort. Mains chasseresses des diptères Dont bombinent tes bleuisons Aurorales, vers les nectaires ? Mains décanteuses de poisons ? (*) Il a été tiré de ce poème, pour la Collection de LITTERATURE, 5oo exemplaires sur papiers de luxe, AU SANS PAREIL.