— 16 — de la vie. Le monde tient ;sur la toile : nous n’avons pas fini de nous en émouvoir. Dites-moi les noms des meil leurs films, que je me remémore leurs beautés. O mes amis, l’opium, les vices honteux, l’orgue à li queurs sont passés de mode : nous avons inventé le cinéma. LOUIS ARAGON. Giovanni Papini ; Giorni di Festa. Sur les épaules de ce grand mannequin le crâne recou vert de peau de tambour qui se gaufre au rythme de jazz-bands intérieurs est, retrouvé dans l’ivoire, celui d’un rôdeur nègre. Il paraît revenir de l’au-delà mais n’a pas cessé d’être parmi nous. Ce ventriloque connu sous le nom d’Univers s’offre en spectacle aux Variétés d’Italie. Nombre de monu ments très célèbres s’éloignent dès qu’apparaît son sou rire de cannibale : il est si loin des goûts terrestres cependant ! Depuis vingt ans chacune de ses expériences est comme une grimace faite à la précédente, l’inlassable scaphandrier n’aspirant qu’à nous rapporter cette su prême grimace qu ? est le calme visage humain. De sitôt les hommes — ailleurs qu’au Thibet où l’on vénère les chats qui ont les yeux les plus changeants ne cesseront pas de croire terrible le bon enfant Dieu. On n’en peut pas moins distinguer, même en Italie, un écrivain sage et qui possède tous les scrupules — s’il ne s’y attarde — tendant à prouver que l’effort de l’ar tiste moderne peut se définir le recours à des expédients toujours nouveaux pour s’étonner sans cesse des tours habituels du monde. GUISEPPE UNGARETTI.