12 On commençait à se défier des mots, on venait tout à coup de s'aper cevoir qu'ils demandaient à être traités autrement que ces petits auxiliaires pour lesquels on les avait toujours pris, certains pensaient fo la leur ; bref # légitimement affinés; d'autres que, par de les affranchir. A m autre que alchimie du verbe » avait succédé une véritable chimie qui tout d'abord s'était emnlouée à déaaaer les vrovriétés de ces mots spécifiée soi, 2° d le sens, mot en mots Ce langage sa destination pleine, ce qui, pour quelques-uns dont j'étais, devait faire faire un qrand pas ci la connaissance, exalter d'autant Nous un grand pas à la connaissance, exalter d'autant la oosions par là aux persécutions d'usage, dans un omaine où le bien (bien parler) consiste à tenir compte avant tout de étymologie du mot, c'est-à-dire de son poids le plus mort, à confor me syntaxe médiocrement utilitaire, toutes choses mei conservatisme humain horreur de l'infini qui ne manque pas chez mes semblables une occasion de se manifester. Naturellement une telle entreprise, qui est du ressort poé tique, n'exige pas de chacun de ceux qui y prennent part tantde claire volonté ; il n'y a pas toujours lieu de se formuler un besoin pour le satisfaire. Et je n'entends développer ici qu'une image. C'est en assignant une couleur aux voyelles que pour la première fois, de façon et en acceptant d’en supporter les consé quences, on détourna le mot de son devoir de signifier. Il naquit ce jour-là cl une existence concrète, comme on ne lui en avait pas encore supp<)sée. Rien ne sert de discuter l’exactitude du phénomène de l'au dition colorée, sur lequel je n’cd garde de m'appuyer. Ce qui importe, c'est que l'alarme est donnée et que désormais il semble imprudent de mots. On connaît maintenant une