LIVRES CHOISIS Louise Faure-Favier - Ces choses qui seront vieilles. A peine Lui eut-il fermé les yeux que les gens ouvrirent les leurs. Tout devint si simple que n’était pas la peine d’en parler. Personne ne s’émerveilla de la perspective établie, et quelques mois suffirent à donner un siècle de jeunesse aux regards que nous portions avec regrets sur un passé tout palpitant encore. Au bout de cent années, les roses acquièrent un éclat singulier qu’elles ne connurent point dans leur fraîcheur. C’est alors que les gens des villes vont les chercher dans les herbiers des antiquaires : « Qu’elles sont douces, disent-ils, honnêtes et semblables aux paumes de nos mains ! » Elles serviront désormais d’exemple aux fleurs vives des prairies qui ne peuvent pas prendre ce teint fané à ravir. Dans quel pays, Apollinaire, mangez-vous maintenant votre gloire comme une pomme fourrée de cen dres? Sentez-vous sur vos belles paupières mortes les doigts indiscrets des vivants? Avec un peu de recul, on ne sait plus s’ils vous caressent ou s’ils profanent votre sommeil. Et peut- être n’êtes-vous qu’endormi. Irène Hillel-Erlanger - Voyages en kaléidoscope, avec un titre et un thermomètre, dessinés par Van Dongen 0). Par quelle agaçante magie, les étoiles exercent-elles sur nos cœurs un pouvoir si complet et si déraisonnable ? Qu’elles rayonnent sur les portes des bars, les affiches, les marques de fabrique, au front desjuives algériennes, au bras d’un lutteur (1) 11 n’est pas donné à tout le monde d’être Francis Picabia.