.vfeiui.^B ÉÉÉN m CHRONIQUE D’ART 129 univers dont il possède les secrets : il ordonnera et ordon nancera les formes que son esprit lui dictera. Il inventera, à froid, un certain rythme de formes et de couleurs abs traites, qu’il nourrira, en quelque sorte, de légers éléments réels. La sinusoïde nécessaire sera justifiée par la guitare; le cercle sera motivé par l’assiette qu’il évoquera — et ainsi de suite, pour toutes les formes susceptibles d’être frottées d’humanité. L’attitude cubiste diffère donc profondément, radica lement, de l’attitude impressionniste. .Mais le tableau cubiste malgré son apparence également différente du tableau impressionniste, a cependant quelque chose de commun avec celui-ci : il situe les objets naturels dans une atmosphère purement picturale. Dans les œuvres de ces deux écoles, les objets ne sont pas immobilisés par leur propre pesanteur, ni figés dans leur forme et leur couleur locale ; ils sont simplifiés, considérés sous un angle particulier, strictement plastique, et magnifiés par le souple jeu des rapports formels ou colorés. Dans les deux cas, les objets sont spiritualisés. Je suis d’autant plus à mon aise, pour tirer ces con clusions que jene suis ni impressionniste, au sens habi tuel du mot, ni cubiste « pur ». — M. Metzinger, qui, avec la flamme qu’on lui connaît, défend violemment l’idéal du groupe, m’accuse Cc de croire encore au nu ». Je confesse mon faible pour cette matière, qui m’émeut plus qu’un paquet de tabac. J’avoue même, puisque je suis en veine d’humilité, mon inaptitude totale à cc concevoir * un tableau sans la présence du modèle • nu, village, port, etc. — et que je me vois forcé, tout comme un vulgaire impression niste, à descendre dans la rue pour trouver l’objet de ma spéculation sensible. — Ainsi j’adopte une attitude nette ment impressionniste, tout en croyant à la précellence des