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JEAN COCTEAU
Le mollet, dur nuage en perspective
Fausse du périscope, et le ballet de Faust
Où la soucoupe s’envolait ï Péri
De l’hallali du littoral.
Accepte d’un fumeur la bague d’ombre
Et le sceptre. S’il meurt, vécûmes!
Dans la housse d’algues et d’ambre
Où l’on écume les heures.
C’est mon corps ouvert en deux qui parle.
Versez encore ce vin ignoble
D’eux, les vignobles qui décorent
La véranda en perles de verre, et les douves.
Debout! écorché vif, nuit des caves,
Où le soleil de la mer casse
Les bouteilles. Avoue.
Ce soir je chante une aubade. O fée
Méchante, invisible à l’œil nu
Du littoral. Accepte la housse
D’ombre et le vin écorché vif.
Un bateau d’enfant, paysage
De périscope. Les heures,
C’est mon corps debout : nuit des caves.