ri Ki “a. . 7a 9: ns pa” ° | x 17 ' * A —p° = er Suzanne Valadon. Portrait de sa Nièce. MARIA-CLÉMENTINE VALADON dite SUZANNE VALADON, qui est morte en 1938, était née le 23 septembre 1867, à Bessines près de Limoges. Toute enfant elle est conduite à Paris, à Montmartre, où se déroulera sa vie. Dès son plus jeune âge, elle observe les dessins que font les mouvements de la rue. Sur le trottoir de la place Vintimille, elle trace à la craie ses rêves de petite fille. Les historiens d’art ont conté que Suzanne Valadon fut acrobate foraine et qu’elle se rompit le cou en tombant du trapèze. La vérité est autre, si l’accident eut lieu. Suzanne Valadon, qui était modèle et avait posé pour Lautrec, Renoir et Puvis de Chavannes, était, à l’âge de 15 ans, cette blonde dont Renoir, dans La Danse à la Ville et dans bien des nus, exalte la splendeur. Suzanne Valadon eut plus d’un riche admirateur. Le cirque étant à la mode, elle parut au cirque Molier, comme il arrive aux comédiens qui font un numéro au gala des Artistes. C’est Toulouse-Lautrec qui. avant vu les beaux dessins sans complaisance dont elle a déjà le secret, la présente à Degas. Le misogvne accueille cette enfant, s’émerveille de ses dons naissants. lui achète une sanguine qu’il accroche à son mur. À seize ans à peine, Suzanne Valadon est mère de l’enfant qui deviendra Maurice Utrillo. En 1896 elle se marie avec Paul Mousis et va s’installer à Montmagny. Plus tard, elle fait la connaissance du peintre André Utter, qu’elle épouse en 1909. C’est André Utter qui entraîne Suzanne Valadon à peindre. On ne dira jamais assez avec quelle patience, que nul scandale jamais ne décourage, Suzanne Valadon contraint au travail l’homme-enfant qu’est Maurice Utrillo, préparant sa palette, ses pinceaux, arrachant des mains du peintre le tableau, au point de saturité où le miracle est accompli. Les modèles de Valadon ? De maigres adolescentes que de vieilles femmes lavent dans l’eau des tubs, des femmes alourdies par l’âge et par les maternités, qu’elle oblige à s’étendre sur des divans encombrés d’étoffes. Et puis les fleurs, toutes brûlantes d’être nées de sa fureur, les étofles luisantes ou mates auxquelles s’accrochent les griffes de ses chats. Ses familiers aussi, qu’elle représente sans complaisance, qu’elle a groupés dans le Portrait de famille, dont la cruauté fait penser aux verdicts d’Holbein. Art volontaire entre tous. Cernés par des traits gras, les volumes s’enchevêtrent. Chaque objet a le poids qu’il a dans la vie. Ses couleurs font songer à des vitraux inondés de soleil, à de l’émail. « Simples et durs », disait Degas de ses dessins. Souple et dur cet art d’une femme qui est bien la seule femme peintre dont on supprime toujours le prénom, pour la désigner, parmi les meilleurs peintres de ce temps: Valadon. C