LE NATURALISME ANDRÉ DUNOYER DE SEGONZAC ANDRÉ DUNOYER DE SEGONZAC est né le 6 juillet 1884 à Boussy-Saint-Antoine (Seine- et-Oise) d’un père originaire du Quercy et d’une mère franc-comtoise. Il passe son enfance dans une propriété de famille adossée aux contreforts de la Brie. Il fait ses études au lycée Henri IV. Sa famille le destinait à Saint-Cyr, il choisit, lui, d’entrer à l’Ecole des Beaux-Arts et s’inscrit chez L.-O. Merson, puis chez Jean-Paul Laurens où il connait L. Moreau et Boussingault. Après son service militaire, dont il a réduit la durée de deux ans grâce à une icence de dialectes soudanais, il s’inscrit à l’Académie Julian, puis à «La Palette» où il est tour à tour l’élève de Desvallières, de Cottet, de Ch. Guérin et de J.-E. Blanche. En 1906, il loue un atelier rue Saint-André-des-Arts avec Boussingault et travaille à des natures mortes excessivement empâtées. En 1908, il part avec L.-A. Moreau et Boussingault en Provence et peint ses premiers paysages, non pas les aspects des impressionnistes, mais les gestes puissants des arbres de l'Ile-de-France, la matière grasse et fumeuse de l’humus de nos campagnes, la vie prudente et calme de nos paysans. Dès 1910, il achève une de ses toiles maîtresses: Les Buveurs. La guerre. D’abord fantassin au Bois-le-Prêtre, Segonzac est chargé d’organiser une section de camouflage. Après la guerre, il travaille tantôt à Paris tantôt à Chaville où, dans une serre transformée en atelier, il peint ses études de figures et de nus. Au registre assourdi des Buveurs s'ajoutent, vers 1923, d’autres tonalités. Sa palette, qui connaît toute la gamme des noirs et des bruns, s'enrichit de gris plus clairs, de mauves plus tendres. Il peint alors de grandes compositions, des études de figures nues en plein air (1924). Le séjour qu’il fait en Provence, en particulier au printemps, l’oblige à de nouvelles conquêtes. Ses natures mortes, en particulier celles où il groupe des corbeilles de fleurs, des chapeaux enrubannés, des ombrelles mettent, en valeur des couleurs toujours plus vives. Ses nus, par contre, sont maçonnés avec un extraordinaire mépris de la grâce. Depuis 1926, Segonzac multiplie les dessins et aquarelles. Autant sa peinture semble coller à la terre, autant ses dessins, rehaussés d’aquarelle se développent en plein ciel. Toujours ardent à définir les spectacles les plus émouvants, il a donné dans une série de dessins les synthèses les plus vivantes de la vie sportive. Segonzac est un de nos meilleurs aquafortistes. Il a illustré les Chansons aigres-douces de Carco, Les Croix de Bois, Le Cabaret de la Belle Femme, La Boule de Gui, le Tableau de la Boxe de Tristan Bernard, L’Fducation sentimentale. Il achève actuellement son chef-d'œuvre: Les Géorgiques. 29