LE SURREALISME YVES TANGUY Yves Tanaur est né à Paris, le 5 janvier 1900. Il ne peint que depuis 1926. Tanguy est. avec Pierre Roy et André Masson, un des adeptes du surréalisme qui a surtout inspiré des artistes étrangers: Chirico, Max Ernst, Miro, Dali. Il est un de ceux qui ont tenté de délivrer l’objet de l’obsession de son utilité, de créer, entre des choses sans rapport entre elles, ces rapprochements dont use, avec les mots, l’image poétique. Au marché aux puces, les hasards du manque d’art groupent parfois, avec une fantaisie pathétique, des objets qui ne sont pas destinés à entrer en relations. La peinture est chose mentale, dit Léonard, pour ajouter sans délai qu’elle est fille légitime de la nature. Quel que soit le truchement par lequel l'esprit dicte son message, c’est la main du peintre qui fait avec ce message de la bonne ou de la mauvaise peinture. Les plus diaboliques arrangements prennent un petit air Saint-Sulpice, quand ils sont traduits à la façon de Meissonier. Les photographes font mieux dans le genre avec les photo-montages, les solarisations, les clichés doublés. Le moindre trompe-l’œil est souvent plus chargé en mystères que le plus sincère tableau onirique. Par contre, il suffit de citer Jérôme Bosch. Breughel, W. Blake. Redon. Ensor, pour suggérer les éternelles richesses du surréalisme. Tanguy, dans ses évocations des profondeurs sous-marines. a souvent atteint à une authentique poésie des couleurs. L’ONIRISME JEAN LURÇAT JEAN LuURÇAT est né à Bruyères dans les Vosges, le 1° juillet 1892. Avant la guerre de 1914-1918 il travaille chez Victor Prouvé, l’animateur de l’Ecole de Nancy. Après la guerre. Lurçat parcourt le monde. C’est un voyage qu’il fait au Sahara. en 1924, qui semble avoir éveillé en lui ce goût des paysages lunaires. désertiques dont il exprimera la magie avec une verve décorative qui le désignait pour d’autres travaux. C’est à l’action de Jean Lurçat, favorisée par Guillaume Janneau, l’administrateur des Gobelins et de Beauvais, qu’on doit la renaissance de la tapisserie française d’Aubusson. Aux tentures au point fin de Beauvais aux milliers de nuances, dont la technique contraste avec les besoins de notre époque. Lurçat substitue le gros point aux 40 nuances qui permettra à des artistes tels que Gromaire. Dufv, Derain et à lui-même de s’exprimer intensement. 34