. ) + | | Fa Li ' | } N à. A 13 I | I ” 1 | | % i | ] F b ' vdi I © F ; | qq 4 hy Cc TRS A i | [| | | A | y ; À 7 PAR CHRISTIAN ZERVOS Dans l'école cubiste on comprend généralement quer les [principes néo-impressionnistes et emploie Braque, Picasso, Gris et Léger. Depuis Apollinaire, les couleurs pures. tous les critiques ont souscrit à cette assimilation de L’atmosphère de l’École lui devenant insuppor- Fernand Léger aux peintres cubistes. Or, Léger table, il quitte définitivement celle-ci, en 1903. n’a jamais participé, directement ni indirectement, Entre temps, il a peint quelques tableaux impres- à leurs recherches. Il n'avait aucun contact avec sionnistes sans grand intérêt, dont il ne reste que eux, il ne connaissait même pas leurs tableaux. le portrait de son oncle et le petit paysage repro- Entre l’œuvre de Picasso, de Braque et de Gris, duits plus loin. une communauté de recherches a abouti, à un De 1903 à 1905, pour des raisons pécuniaires, moment donné, à des conséquences identiques. Il Léger se trouve dans l'impossibilité de peindre ou n’en est pas de même de celles de Léger qui, lui, de dessiner, mais un peu plus tard, de 1905 à 1908, s’est développé parallèlement au cubisme. Si par- ses travaux de retouche photographique lui en fois son effort a coïncidé avec celui du cubisme, cela laissent enfin le loisir. Nous avons, de cette période, s’est produit surtout dans un ordre général : la plusieurs dessins qui constituent les premiers réaction de la jeunesse contre le néo-impression- documents de la formation picturale de Léger. nisme. Il est donc particuliérement intéressant de On y sent déjà la réaction contre l’enseignement faire ressortir ici les différences qui séparent Léger officiel d'une part, mais aussi contre le néo- des cubistes proprement dits. impressionnisme d'autre part. Dès 1905, nous reconnaissons dans ses dessins comme une volonté > de «former» les objets que l'impressionnisme avait rendu surévanescents. Chaque forme est étudiée Léger est un Normand d'Argentan. Son père dans son volume. Celui-ci, généralement hyper- était « herbager », c'est-à-dire éleveur de bœufs, trophié, se compose le plus souvent de cercles, et toute sa famille, d'origine purement paysanne, coupés par des angles et séparés les uns des autres, ce qui explique le côté sain, robuste. voire rude comme s’ils avaient été « déboîtés », pour employer de son œuvre. l’expression même de Léger. De là le caractère À son arrivée à Paris, en 1898 — 1l avait alors déjà dynamique qui se dégage de ces dessins, carac- 17 ans — 1l travailla comme dessinateur d'archi- tère qui ira s’accentuant. La vie de Léger se passe, tecte et fit de la retouche photographique. Reçu pendant toute cette période, sur la rive gauche. à l’École des Arts Décoratifs, qu'il fréquente Son plus long séjour fut à la Ruche, agglomération très irrégulièrement, il échoue à l’École des Beaux- d'ateliers d’un loyer mcdique, fondée par le sculp- Arts, mais devient élève libre de l'atelier de Gérôme. teur Boucher, où les artistes trouvaient à leur dispo- À la mort de celui-ci il fréquente l'atelier de Gabriel sition, de 5 à 7, un modèle gratuit. C’est là qu'il Féry. Il suit peu les cours et, dès le début, entre rencontra Archipenko. en conflit avec ses professeurs, car 1l essaie d’appli- A ce moment, Léger ignorait complètement der