Ë 4 AU Las - . = 2 a we ê v * LY + 8 = py EI ve dr A | L- . 5 SL ETETE = a a pl [ods = ; il 3 J | ; 1927. COMPOSITION’ AVEC FLEURS vingt quinze) et celui des types du Nord (pour aussi, dans ce Paysage, cette couverture enroulée lesquels cinq francs font cinq francs). Lui-même se devant l’échelle de la ferme : elle a les plis de la rose. place dans la seconde catégorie. A ne compter que sur son cerveau, un artiste fait Il est de notre temps avec sa décision rapide, son du « sur place ». Combien avons-nous vu d’adeptes esprit vif, ses réparties massives, à l’emporte-pièce. du cubisme s’emprisonner dans un art trop concerté, La Renaissance ne l’atteint pas. N’allez pas lui parler dont les stylisations et les maniéres ne sauraient nous de nouvel humanisme ou d’autres bêtises de ce genre toucher. Pour se tirer de là, il fallait le courage de neo. Il est de 1933, avec cette peinture viable. Et ce « retour à la terre » qui permet à un Léger de se quand il vous dit, le sourire épanoui, les cheveux retrouver dans l’univers et de soumettre la matière dressés (il a des cheveux qui poussent en pointe en la rendant docile à ses besoins d’invention. Un sur le front), quand il vous dit : « Eh ! oui, mon vieux, bout de ciel, un mur, une branche font partie de ce je suis un classique », il se pourrait fort bien qu’il grand dictionnaire où les vrais artistes viennent eût raison. prendre des mots dont ils se servent librement. Son œuvre est plus franche, maintenant qu’il se Fernand Léger est le premier peintre de cette contente de « boire dans son verre ». école d’abstraction, qui ait eu le courage de s'évader Par-dessus tout, j'aime cet Herbage normand, du mécanisme. Je salue en lui le dominateur (enfin !) enclos dans une arabesque. Par la matière, l’inventeur de la machine, le plasticien normand qui s’est senti de formes abstraites se réconcilie avec l’univers des épaules assez solides pour affronter, avec des sensible qu’il nous rend décanté, après l’avoir fait yeux tout neufs, le monde géologique. Ft ce grand passer à travers ses yeux, à travers son raisonnement, souffle d’avenir que fait pressentir son œuvre (voyez à travers son idée. À cette poétique, l’œuvre gagne ces troncs d’arbres qui s’opposent, statiques à des d’être moins fixée, d’éviter le cliché ; elle s’enrichit éléments de vitesse), ce souffle fécond nous entraîne de ce vert frais, de ces valeurs lumineuses, de ces vers de nouvelles conquêtes. Il y a dans l’œuvre de traits qui, au lieu de conclure sèchement, suggèrent cet artiste, une stabilité, une authenticité de moyens, à nos yeux une infinité de possibles. Invitation au une franchise d’homme dépouillée des musées et voyage dont le rythme de Léger trace à nos yeux des influences d’art, ouvert aux élans du siècle au l'itinéraire avec suffisamment de souplesse, car, moment précis où ces impulsions, grâce à des temps dans l'affirmation de son individualité, un peintre matériellement durs, apparaissent dégagées de la doit toujours sous-entendre. mode, du snobisme et de la facilité. Aussi est-ce avec Du même coup, le coloris de Fernand Léger a une vraie joie, une allégresse paysanne, que je salue des vibrations plus humainement savoureuses, plus le peintre Fernand Léger, dont les dernières œuvres touchantes, plus fines parfois comme dans cette prennent de la hauteur. Point d’effort orgueilleux Composition, où les vides eux-mêmes sont travaillés en lui pour tenter la vaine négation du monde : en vue de former des silences autour du trait et des au contraire, cette humilité du paysan, lequel attend surfaces dont la trajectoire et les modulations ont du soleil la maturité de la vigne et se couche le soir une profonde élégance. Ce sont encore ces roues avec confiance. Viennent la grêle et les pluies, et d’automobile, ces dominos, éléments fabriqués, qui le gel, il en restera toujours quelque chose, un peu de s'opposent avec sonorité à cette feuille, à ce tronc sève pour nourrir de nouveaux bourgeons, assez d'arbre, éléments naturels. Partout, dans les récentes de graine pour semer; et la moisson lèvera bien peintures de Léger, je suis sensible à ces rythmes, quelque jour parce que Dieu est Dieu, et que tout à des contrepoints de formes, à des synthèses vigou- cela tient ensemble, cause et effet du monde dont reuses, auxquelles l’artiste ajoute un chant. Vovez l’art est la mystérieuse image de reconnaissance.