X
DRE SALMO
ANDRE SALMON
Le cubisme irritait le plus grand nombre et charmait à Fernand Léger à cause de sa couleur et pour le goût qu’il
quelques-uns lorsque parut Fernand Léger. C'était à a récemment montré pour les choses de la mécanique
peu près vers le temps que Jacques Rivière, qui depuis moderne.
s’est lassé et qui pourtant ne songe pas à renier ces paroles, L’argument critique ne vaut rien.
disait : « Les peintres auront enfin le droit de n'être plus Sen tenir là tt bl: ire de
des simples d’esprit. » Guillaume Apollinaire, tout de suite, > Cl tant a, or serait trop ou “ oe ce pein Ls CS
compara Léger aux « petits maîtres galants du xvi11° siècle». son éclatante entrée de royaume u blabla à I rma
Il écrivit aussi : « Quand j'ai vu un Léger, je suis content ! » autant du a on a Del a couleur semb a In do Ju
On imagine quel parti tirèrent de telles affirmations, ob ron Cro a SE i reason
pour ne citer que d’honorables adversaires, les critiques cu me Stand hse en reacllo Ni : ap Tl pu
amis de Bonnard, de l’amorphe post-impressionniste, rai SI grand besoin a Lean INEVILANICS, CL JE
n’aimant en Matisse rien que ce qui était périssable. Iral necessaires, exces de doctrine.
au moins incapable de prolongement. C’est à cause de la couleur que Guillaume Apollinaire put
Je m’efforcerai d’expliquer leur erreur et quel charme dire de Fernand Léger qu’il s’apparentait aux maîtres
immédiat, moins dangereux que les efforts vers la grâce du xviiie siècle, et c’est après avoir respiré en homme
plus tard condamnés par Metzinger, se dégageait des sain l’air qui circule dans l’œuvre de M. Fernand Léger.
’ dB gy FE 3 a"
pr? vw 4 ; para # € . y
Ma + 1 ¥ À = 22 ü oN a Mr Ne P PA sat RE = 4 wa NE ; Ue TE oa
+ Ay Thi ZA Ep FE Fay a. |
ar. UE . ex ES Via AR . el " 3 wx 7 oa | i " i
7 AEE EAC 7 EE” “b,c Th
oo Si E { TON FEA : ; a a I
2° 1 PET + a a yc «18 ei
7 EEN A FEE NC Lo Lt ih
7 UAE Co wll
- Fo SF 2 a ALL :
Its, “ oop Bh VE! - LÉ -
; r JS = vo a = _
i , + - 2e Cat >, - mA ŸE Fo
4 ‘ * 5 pe AM Ar ra pa | nd a? | _ i - / ow
oo “44, ES be 3 | € m
A % = 2 # cb i À i nr cet” Az. 3
= da " - > À £ LS EE
% = Fo a
Sl fed pe
fi as ;
. CA
mM ; " -
= ds ' +
M ay i. €
| ‘ En A © F Æ
; ; 4 N a, Food gaz
: &. ¢ a E fe
: ea | .
pr | à
aa " vend
1917. 1.A PARTIE DE CARTES
œuvres de Fernand Léger qu’on retrouve désormais qu’on comprend, sans besoin de traduire, la ferme, la
plus riche en sa simplification. franche exclamation d’Apollinaire : « Quand je vois un
Fernand Léger, cubiste, est-il demeuré fauve, ainsi que Léger je suis content... »
je l’ai, non point lu, mais entendu dire? Pour mémoire : ...Le plus prompt à souhaiter, à vouloir la renaissance de
les fauves dépassaient l’impressionnisme, mais alors qu'ils la couleur, le salut de la forme étant assuré, et l’un des
le laissaient loin derrière, ils demeuraient sur la route dont plus heureux dans cette voie fut, à coup sûr, Fernand
l’œuvre des impressionnistes avait déterminé la largeur. Léger. N’est-ce que parce qu’il était naturellement colo-
Le cubisme apparaît, dès 1907, en réaction. riste et parce que le don existe, quoi qu'on en ail?
Je ne pense pas que Fernand Léger soit un fauve attardé. Soucieux de forme, œuvrant dans le respect et l'amour
pas qu : ; .
Allant au-devant d’autres reproches que certains seront du volume, asservissant sans la ruiner la couleur hier
tentés de lui faire, je ne pense pas davantage qu’on le tyrannique, Fernand Léger ne se contenta pas de rendre
puisse soupconner de futurisme ou d’unanimisme, le l’espace sensible par la plus profonde, la plus plastique
futurisme étant entaché de vulgarité (et pas seulement traduction du volume dans l’espace. Il entreprit glorieu-
de vulgarité anecdotique) et l’unanimisme —- qui a pour- sement de faire selon le vieil argot d'atelier « chanter
; oud a. ve Arg
tant donné en poésie des œuvres fortes — entaché d’une l’air » dans cet espace, comme d’autres avant lui, et gens
poesie Ges. ;
sorte de badauderie primaire. aux vues plus courtes, firent avec bonheur quelquefois
Ces reproches sont, furent ou pourraient être adressés « chanter la lumière »
E