33 La Ville de LaChaux-de-Fonds proprement dite n’occupe qu’une très petite partie du territoire communal, la plus grande partie est couverte de pâturages et de forêts. La Chaux-de-Fonds, située dans une haute vallée du Jura, à une altitude minimum de 1000 mètres ne doit son développement qu’à l’industrie horlogère, la seule régulièrement exploitée, et celà depuis près de deux siècles. Le village en mai 1794 fut entièrement détruit par un incendie, mais reconstruit de suite après en tenant compte des enseigne ments du sinistre. Dès ce moment la bourgade porte l’empreinte qu’elle a gardée jusqu’à ce jour: rues très larges, blocs de mai sons isolées les unes des autres pour diminuer les risques de feu. La grande préoccupation des Autorités jusqu’en 1887 fut l’ap provisionnement en eau potable de la Commune. Jusqu’à ce moment l’eau de la nappe souterraine de la vallée était utilisée en majeure partie; quelques maisons situées sur les flancs des collines avoisinantes devaient se contenter d’eau de citerne. Le projet de l’Ingénieur Ritter, prévoyant la captation de sources dans les gorges de l’Areuse, à l’altitude de 628 m., et leur refoulement à l’altitude de 1116 m., puis de là une conduite de 17,000 m. qui l’amène à proximité de la ville, fut réalisé. Dès ce moment la ville peut se développer rapidement, mais il n’a malheureusement pas été tenu compte des nouvelles con ditions possibles, et le plan d’alignement, tel que prévu, soit distribution en quadrilataires, massifs étroits, orientés dans le sens longitudinal de la vallée, a été maintenu. Si ce système a l’avantage incontestable d’assurer une excellente insolation des maisons, il a par contre le gros inconvénient d’augmenter d’une façon considérable le nombre et la surface des rues. De plus la disposition en quadrilatères se révèle franchement défectueuse depuis l’augmentation de la circulation des véhicules à moteur. Les auteurs des plans d’extension primitifs n’avaient pas suf fisamment tenu compte de la configuration du terrain pour tracer les alignements, surtout pour les rues transversales à la vallée qui aboutissent soit à des impasses où alors la pente est si forte qu’elle empêche les gros charrois par les parties hautes. Les rues trop longues et trop larges orientées dans le sens de la vallée ont l’inconvénient de ne pas briser le courant d’air de la vallée.