S 2 PRINCIPES GÉNÉRAUX D’AMÉNAGEMENT DES VILLES Le problème de l’aménagement des villes a été considéré à dif férentes époques sous des angles très differents. On a pu l’en visager à un point de vue purement formel - et l’on a fait alors de l’esthétique des villes - , on a pu aussi le traiter dans un esprit purement pratique, — et l’on a fait des théories sur la circulation. Lorsque l’on va au fond des choses, on doit reconnaître qu’à l’heure actuelle la tâche dévolue aux administrations urbaines consiste principalement à déterminer l’usage qui peut être fait du sol, non seulement dans le périmètre de la ville proprement dite, mais encore dans les régions environnantes qui pourraient être urbanisées dans un avenir plus ou moins prochain. Si l’on considère, en effet, les ensembles urbains créés au cours des siècles, on est amené à constater que leur valeur résulte en tout premier lieu du pouvoir qu’a exercé à un moment donné une autorité quelconque sur la propriété du sol urbain. Sans remonter jusqu’à l’origine des civilisations, on peut remarquer qu’au Mo yen-Age, la propriété privée n’avait pas le caractère qu’elle pos sède aujourd’hui. Le pouvoir seigneurial, civil ou religieux, exer çait son autorité sur la terre. Il concédait aux habitants des villes le droit d’utiliser le sol urbain, moyennant paiement d’un cens annuel, et il conservait entièrement en ses mains la propriété de ce sol. Il y avait donc identité de personne entre le détenteur de l’autorité politique et le possesseur du sol. Lorsque se consti tuèrent les premières communautés urbaines, cette situation ne fut point modifiée, car les autorités municipales recueillirent, presque partout, la succession des anciens seigneurs terriens. Dans les villes suisses, les résultats de cette organisation de la propriété se sont surtout fait sentir dans les méthodes de morcellement du sol urbain, méthodes que l’on retrouve, à peu près, semblables, dans toutes les régions, et qui donnèrent une base commune au développement de toutes les villes. En enlevant aux villes, héritières des anciens seigneurs et des