6 de l’équivalence concordait avec les philosophies les plus poétiques et les mathématiques les plus mer veilleuses. Suivant Yanalisis situs en effet, deux figures humaines, dont l’une est peinte par un artiste, l’autre imitée grossièrement par un enfant, sont deux surfaces équivalentes. C’est une sorte d’éga lité dans l'esprit au lieu d’une égalité à la lettre. Le nombre n'est plus ici brisé, comme chez les Fauves, mais assoupli, et c’est ainsi qu’Archipenko opposera au nombre rigide de S l -Augustin, l’harmonie plus ductile d’une conception moderne. En définitive, le nombre est toujours à la base de l'art et la tradition respectée. Dès lors Archipenko brise les lignes, multiplie les angles, rétrécit les masses et supprime les détails. Dans certains dessins, il double ou triple les lignes, soulignant ainsi des déformations rationnelles tout en assurant le charme le plus poétique. Dans plu sieurs sculptures que vous verrez ici, la simplicité de l’architecture conseille à l’artiste des efforts syn thétiques dont les résultats ont un charme assez peu définissable, et l’on songe à cette numération binaire des Chinois et de Leibnitz qui, impraticable aux mathématiques modernes, sert toutefois de clef à des jeux de l’esprit où la plus grande audace s'allie à la séduction de l’inconnu. Quelques-unes évoquent même ces curieuses idoles juives trouvées à Césa-