— 13 enfin, de M. Étienne Clémente!, ministre du Commerce, le dernier travail auquel Rodin ait mis la main, tous dignes des plus beaux parmi les premiers. L’œuvre de Rodin, on le voit, est considérable. Il faudrait y joindre une profusion d’aquarelles, de dessins et de croquis, car le maître dessinait constamment. Le musée Rodin en compte environ 5,000 et il faudrait ajouter à ce chiffre tous ceux qui sont en circulation, que Rodin a vendus et surtout qu’il a donnés. C’est une existence extraordinairement laborieuse. Mais Rodin, si sensible aux choses de la vie, si ouvert à tout ce qui se passait autour de lui, si humain et si passionné\ avait une passion qui dominait toutes les autres, celle du travail. On sait qu’il a aussi beaucoup noté, beaucoup écrit sur son art, sur ses observations et ses contemplations. Cette belle existence si remplie ne fut guère coupée que par quelques voyages en Belgique, pays si pleins de souvenirs pour sa femme et pour lui, en Angleterre, où il avait tant d’amis et surtout à Rome, qui fut une de ses patries intellectuelles de prédilection. En 1902, il fut appelé à Prague pour une exposition de ses œuvres. On le tenta d’accomplir un voyage en Amérique, où il avait nombre d’admirateurs enthousiastes et, particulière ment, d’éleves; il ne put se décider à cette longue traversée. Il regretta également toujours de n’avoir pas osé entreprendre le voyage de Grèce. En 1916, au mois de juillet, surmené par cet effort surhumain, Rodin, frappé soudain par la maladie, devait s’aliter. Il se remettait peu à peu, mais il renonçait à tout travail et se consa crait uniquement, avec la collaboration étroite du mandataire qu’il s’était choisi pour la gestion trop lourde de son patrimoine artistique, à l’accomplissement de son dernier rêve: l’achèvement de ses travaux, la réalisation de l’ensemble de son œuvre et l’organisation de ce musée Rodin, dont il avait fait si généreuse ment don à la France, avec toutes ses collections d’antiques, son domaine de Meudon, ses droits d’auteur, dans un but d’ensei gnement. L’acceptation définitive par le Parlement fut ratifiée par