7 Manet le nouveau groupe. Le nom d’impres sionnistes qui leur restera malgré eux fut in venté par Manet. Il exprimait assez bien leur philosophie telle quelle a été résumée par Con court et par Zola, et supérieurement par Taine, sans qu’il les ait d’ailleurs appréciés. M an et sut faire un faisceau de toutes les tendances artistiques de son époque. Il vécut assez pour conduire sa propre évolution depuis les grandes simplifications à l’espagnole de ses débuts, simplifications qu’imitèrent Mon et et Carolus Duran, jusqu’aux subtilités d’obser vation et de couleur de ses dernières toiles en soleillées. L’amour de la peinture, la supériorité du goût, enfin les qualités vraiement françaises de cet artiste et de son groupe, empêchèrent qu’ils ne tombassent dans la mesquinerie du trompe l’œil, dans la vulgarité. Certes les Raboteurs de parquet deCaillebotte étaient mieux compris du public, quoique également détestés par l’Institut, que le Moulin de la galette d e Renoir. Mais les Impressionnistes avaient, comme tous les vrais artistes, une telle abondance de lyrisme que le plus banal aspect de la vie, la plus prosaïque nature-morte, interprétés par eux, devenaient un enchantement pour l’esprit et pour